Non dobbiamo accettare idee o concetti senza impiegare la nostra capacità di distinguere ma non dobbiamo, neanchè, rifiutare tutto per paura, sarcasmo o pigrizia. E' lo spirito di questo blog! Buona lettura! No tenemos que aceptar ideas o conceptos sin impiegar nuestra capacidad a distinguir pero no tenemos, tampoco, que refutar todo por miedo, sarcasmo o pereza. Es el espiritu de este pequeno blog! Buena lectura! Nous ne devons pas accepter idées ou concepts sans utiliser notre capacité de reflexion mais nous ne devons pas non plus tout rejeter par peur, sarcasme ou paresse. C'est l'esprit de ce petit blog! Bonne lecture!

samedi 12 janvier 2008

Paul Krugman: Après la disparition de l'argent. (The New York Times, Vendredi 14 décembre 2007)

"Lors des crises financières passées - le crack boursier de 1987, les conséquences de la défaillance russe en 1998 - la Réserve Fédérale (Fed) a été capable d'agiter sa baguette magique et de faire en sorte que la tourmente du marché disparaisse. Mais cette fois-ci, la magie ne marche pas.Et pourquoi ne marche-t-elle pas ? Parce que le problème avec les marchés n'est pas seulement un manque de liquidités - il y a aussi un problème fondamental de solvabilité.Laissez-moi vous expliquer cette différence avec un exemple hypothétique.Supposez qu'il y ait une vilaine rumeur concernant la Banque de Pétaouchnoc : les gens disent que la banque a accordé un prêt énorme au beau-frère du président, qui a dilapidé l'argent dans une entreprise qui a fait faillite.Même si la rumeur est fausse, cela peut briser la banque. Si tout le monde, croyant que la banque est à deux doigts de sauter, exige son argent en même temps, la banque devrait alors lever le cash en se débarrassant au plus vite de ses actifs - et elle pourrait vraiment sauter, même si elle n'avait pas réellement accordé ce soi-disant prêt.Et parce que la perte de confiance peut être en elle-même une prophétie qui se réalise, même les déposants qui ne croient pas dans la rumeur se joindront à la ruée vers la banque, essayant de sortir leur argent tant qu'ils le peuvent.Mais la Fed peut venir à la rescousse. Si la rumeur est fausse, la banque a suffisamment d'actifs pour couvrir ses dettes ; tout ce dont elle manque est de liquidités - sa capacité de lever des fonds au pied levé. Et la Fed peut résoudre ce problème en accordant à la banque un prêt temporaire, la dépannant jusqu'à ce que les choses se calment.Cependant, les problèmes sont différents si la rumeur est vraie : la banque a vraiment accordé ce prêt important qui s'est avéré mauvais. Le problème n'est plus de savoir comment restaurer la confiance ; c'est comment faire avec le fait que la banque est réellement, vraiment insolvable, c'est à dire, à sec.Mon histoire au sujet d'une banque saine assiégée par une crise de confiance, qui peut être sauvée par un prêt temporaire de la Fed, est plus ou moins ce qui est arrivé à l'ensemble du système financier en 1998. Le défaut de paiement de la Russie a conduit à l'effondrement du fonds spéculatif géant Long Term Capital Management et, pendant quelques semaines, ce fut la panique sur les marchés.Mais lorsque tout fut dit et fait, pas tant d'argent que cela avait été perdu ; une expansion temporaire du crédit par la Fed a donné à tous le temps de retrouver leur audace et la crise est vite passée.En août, la Fed a essayé à nouveau de faire ce qu'elle avait fait en 1998 et, au premier abord, cela a semblé marcher. Mais ensuite, la crise de confiance est revenue, pire que jamais auparavant. Et la raison est que cette fois-ci le système financier - à la fois les banques et, ce qui est probablement plus important, les institutions financières non bancaires - ont accordé un grand nombre de prêts qui tourneront probablement très, très mal.C'est facile de se perdre dans les détails des prêts hypothécaires à risque (les "subprime"), des remises à zéro, des obligations sur les dettes nanties, etc. Mais il y a deux faits importants qui pourraient vous faire comprendre juste à quel point ce problème est grand. D'abord, nous avons eu une énorme bulle immobilière au milieu de cette décennie. Pour restaurer un ratio historiquement normal entre les prix des maisons et les loyers et les revenus, le prix moyen des maisons devrait baisser d'environ 30% par rapport à son niveau actuel.Deuxièmement, il y a eu un montant colossal d'emprunts dans cette bulle, alors que les nouveaux acheteurs ont acheté leurs maisons avec versement initial très faible, voire inexistant. Et, vu que ceux qui étaient déjà propriétaires re-finançaient leurs emprunts, ils avaient trouvé le moyen de convertir en cash l'augmentation du prix de leurs maisons.Au fur et à mesure que les prix des maisons retournent au plus bas, beaucoup de ces emprunteurs se retrouvent avec un investissement négatif - devant plus que ce que leurs maisons valent. Un investissement négatif, en retour, conduit souvent à des faillites et à de lourdes pertes pour les prêteurs.Et les chiffres sont énormes. Le blog financier Calculated Risk, qui utilise des données de First American CoreLogic, estime que si les prix des maisons chutent de 20%, il y aura 13,7 millions de propriétaires qui se retrouveront avec un investissement négatif. Si les prix tombent de 30%, ce chiffre passerait à plus de 20 millions.Cela se traduit en un grand nombre de pertes et explique pourquoi les liquidités se sont asséchées. Ce qui se passe sur les marchés n'est pas une panique irrationnelle. C'est une panique complètement rationnelle, parce qu'il y a dans les parages beaucoup de mauvaise dette et vous ne savez pas combien de cette mauvaise dette est détenue par le type qui veut vous emprunter de l'argent.Comment tout cela se terminera-t-il ? Tant que les investisseurs ne seront pas raisonnablement sûrs de savoir où sont enterrés les cadavres - je veux dire : les mauvaises dettes - les marchés ne re-fonctionneront pas normalement. Et, tant que les prix des maisons n'auront pas fini de descendre et que les institutions financières n'auront pas été nettoyées de toutes leurs pertes, cela ne se produira probablement pas. Tout ceci prendra probablement des années.En attendant, quiconque espère que la Fed ou n'importe qui d'autre arrive avec un plan pouvant tout simplement faire disparaître cette crise financière sera douloureusement déçu." Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par [JFG-QuestionsCritiques]

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